mercredi 13 juillet 2016

Dallas expose la fracture raciale

ÉTATS-UNIS

Dallas expose la fracture raciale

9 juillet 2016 |Marie-Michèle Sioui | États-Unis
Une citoyenne enlace une policière de Dallas après le choc encaissé par le corps policier, jeudi.
Photo: Eric Gay Associated PressUne citoyenne enlace une policière de Dallas après le choc encaissé par le corps policier, jeudi.
Les événements de Dallas, pendant lesquels cinq policiers ont été abattus jeudi par un franc-tireur, auront peut-être marqué la fin du déni aux États-Unis. Les institutions — à commencer par les Nations unies et la Maison-Blanche — ont condamné vendredi le geste du tireur fou, mais elles ont aussi fait écho, enfin, aux cris des citoyens américains noirs, qui prennent les rues depuis des années pour dénoncer la violence policière dont ils font les frais, toujours dans une plus grande proportion que leurs concitoyens blancs.
 
Micah Xavier Johnson, un vétéran de l’armée âgé de 25 ans, a été identifié comme le seul auteur du massacre qui a mis fin à une manifestation pacifique dans les rues de Dallas, à la mémoire d’Alton Sterling et de Philando Castile, tués par des policiers mardi et jeudi, en Louisiane et au Minnesota. En plus des cinq policiers morts, l’événement a fait neuf blessés, dont sept chez les forces de l’ordre.
 
Le tireur lui-même a été tué par la police tôt vendredi après plusieurs heures de vaines négociations, alors qu’il était retranché dans un garage sur le parcours de la manifestation. Après la rupture des négociations et des échanges de coups de feu, la police a décidé de faire exploser une bombe à l’aide d’un robot télécommandé.  
 
Les organisations de défense des droits des Noirs ont condamné le geste du jeune homme, qui a confié aux policiers en service à Dallas qu’il voulait tuer des Blancs, et particulièrement des policiers blancs. « C’est mal que cinq policiers aient perdu la vie en raison des motivations racistes d’un assassin », a lâché Cornell William Brooks, président de l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur, une organisation qu’a menée dans les années 50 Rosa Parks, celle qu’on a baptisée la mère du mouvement des droits civiques aux États-Unis.
 
Le temps que ça change
 
À travers la tristesse et la colère, les militants pour les droits des Noirs ont choisi d’adopter le mot-clic #Time4Change (« le temps que ça change »). Leur appel, celui de regarder en face le problème qui déchire leur pays, a été repris dans les déclarations officielles.

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