vendredi 7 septembre 2012

Francis Grenier poursuit le SPVM



Le cégépien a perdu l’usage d’un oeil lors d’une manifestation étudiante

Brian Myles   7 septembre 2012  Justice
Francis Grenier, qui a perdu l’usage d’un oeil dans une manifestation étudiante, exige 350 000 $ de la police de Montréal.

L’étudiant du cégep de Saint-Jérôme n’a toujours pas retrouvé la vue dans son oeil droit, six mois après avoir été atteint par une grenade assourdissante lors d’une manifestation en face des bureaux de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, le 7 mars.

« Ça fait six mois qu’il ne voit pas de cet oeil. Ça ne reviendra pas », se désole Alain Arsenault, son avocat.

Le jeune Grenier aurait été atteint par une grenade assourdissante lancée juste au-dessus de la foule par un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), contrairement aux indications du fabricant. En effet, ces grenades doivent être lancées nettement au-dessus de la foule, au risque de provoquer des blessures graves ou même la mort.

La poursuite dispose de bandes vidéo de l’événement et d’un témoin oculaire. Julie Perreault-Paiement, qui se trouvait tout près de M. Grenier, a subi des brûlures et des ecchymoses lorsque l’engin a explosé. « Elle a été très chanceuse, contrairement à mon client », affirme Alain Arsenault, qui est très confiant de la solidité de sa preuve.

Francis Grenier réclame à la Ville de Montréal et au SPVM 200 000 $ en dommages corporels et moraux, 100 000 $ en dommages punitifs et 50 000 $ en dommages matériels.

Selon la requête déposée hier en Cour supérieure, les agents du SPVM ont fait preuve d’insouciance, en utilisant « de façon abusive et risquée » des grenades assourdissantes lors d’une manifestation pacifique. La poursuite allègue que le SPVM aurait dû utiliser un lanceur par précaution.

Francis Grenier obéissait à l’ordre de se disperser lorsqu’il a été atteint. Ensanglanté et incapable de voir devant lui, il a même demandé à un policier de lui prêter assistance ou d’appeler une ambulance, ce que l’agent a refusé. Des étudiantes lui ont prodigué les premiers soins avant que des paramédicaux ne le prennent en charge.

Trois policiers sont venus l’interroger sur son lit d’hôpital, bien qu’il n’était accusé d’aucun crime. Ils ont même tenté d’obtenir une déclaration écrite de sa part, sans succès, alors qu’il était sous médication.

Depuis les événements, son moral connaît « des hauts et des bas », affirme Me Arsenault.

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